« Commencez par changer en vous ce que vous voulez voir changer autour de vous.. »
Surnomée la Perle du Cachemire, Srinagar est une ville sur l’eau. Malgré les conflits violents qui séparent les populations, il fait bon vivre dans cette ville du Nord de l’Inde.
Grace à son climat tempéré, Srinagar est apprécié pour s’échapper de la lourdeur du climat parfois étouffant de l’Inde. Longtemps une destination touristique populaire, les événements du Cachemire ont porté un coup fatal à sa fréquentation.
Il y a énormément à dire sur l’histoire de cette région du monde, et je vous invite à vous renseigner sur internet pour en savoir plus et mieux comprendre les enjeux des populations locales.
Srinagar est une ville à 95% musulmane dans la vallée du Cachemire. Après la Partition (separation entre le Pakistan, l’Inde et le Bangladesh lors de l’indépendance en 1947), la région du Cachemire avait le choix entre être indépendant, indien ou pakistanais, ce dernier ayant été créé pour réunir les communautés musulmane indienne. Ayant une identité particulière de part leur isolement dans les hauts plateaux de l’Himalaya, les cashemiris ont choisit l’indépendance. L’Inde et le Pakistan n’étaient pas de cet avis. Depuis, ils se battent le territoire entre occupation et revendication.
La Chine est aussi présente à l’Est du Cachemire, du côté du Ladakh. Nous en parlerons plus tard dans le voyage.
Les guerres n’aidant pas, la région se tourne de plus en plus vers un islam traditionaliste et fermé, développant une haine pour les hindous et le gouvernement indien et s’enfermant parfois vers une radicalisation de l’Islam en réponse au gouvernement indien et sous l’influence des groupes radicaux Nord-Pakistanais, Afghans et Tadjiks.
Je tiens à préciser que ces explications sur la radicalisation islamique de la région du Cachemire m’ont été racontés par des cachemires eux-mêmes à différentes occasion. La lutte contre la radicalisation dans cette région de l’Inde est un sujet sensible et très actuel, qui effraye réellement les populations.
L’histoire de cette région est très sensible et l’équilibre de paix est remis en jeu chaque jours où le soleil se lève. Fragile.
Je loge dans une famille locale. Ici, on mange par terre, avec les mains et les hommes ne se lèvent pas. Les femmes se sont installées chez leurs maris avec toute la famille et le fils de 19 ans a déjà 2 enfants. Tant qu’un lien de confiance n’est pas établis, les femmes ne retirent pas le voile fin couvrant leur visage. L’adaptation est difficile. La différence culturelle est énorme et j’ai du mal à me sentir à ma place.
A la télé, les films de Bollywood s’enchaînent et je passe un temps fou assise sur ce tapis à regarder la maison s’animer autour de moi, sans avoir le droit d’aider. Les enfants jouent et s’amusent dans les escaliers. Ici, je n’ai pas de réseau et la wifi est capricieuse. La règle universelle ? Déchaussez-vous.
Aujourd’hui, la maison est en effervescence. Des maquilleuses défilent, on change les rideaux, on époussette les tapis et on brûle de l’encens. Les femmes se font du henné, la cuisine sent les épices et le thé est chaud. Ce soir, la futur belle famille rencontre pour la première fois mes hôtes afin de négocier la dote et les conditions de mariage de leur fille. Leur fils est fils unique et ils ne veulent que le meilleur pour lui.
On s’agite et le traiteur livre des dizaines de plats dont émanent de délicieux parfums d’orient. De magnifiques coffres sont offerts et de riches victuailles abondent. On se croirait dans Aladin. Le dîner a été concluant. Dans un an, mes hôtes marieront leur fille en grandes pompes. Il y aura 900 invités et ils la laisseront partir vivre dans sa belle famille. Elle semble avoir 16 ans.
Je pars en promenade en scooter avec un des fils. Les rizières bordent la route et les travailleurs se courbent pour repiquer la précieuse céréale. Après une vingtaine de minute, la ville se dessine en contrebas et la montagne se dévoile. Verdoyante et extrêmement polluée. Ici, pas un espace n’est épargné par des paquets de chips, de chewing-gum et autres plastiques du quotidien. Les vaches broutent du plastique et le sol se nourrit de ces ordures.
Nous partons ensuite pour le marché. Ici, chaque journée se termine au son des muezzines raisonnants dans la vallée. Le marché est flottant. Les barques s’entrechoquent et chacun achète fruits, légumes et tissus depuis la rive. Les femmes tissent de magnifiques tentures au bord du lac et les odeurs d’épices se mélangent aux odeurs sales de la ville. Drôle de mélange.
J’aurais passé 4 jours dans cette famille à Srinagar. L’expérience était unique, spéciale. J’ai eu beaucoup de mal à me sentir à l’aise et à ma place. J’ai également eu du mal à tisser des liens dans cette société où la femme est à la cuisine et l’homme assis sur le tapis. La barrière de la langue était également un frein. Cependant, je suis contente d’avoir pu en apprendre un peu sur cette région, comme une introduction à la suite du voyage.
Srinagar :
Logement : Be My GuestHouse. Chambre privée chez l’habitant.
A faire : marché flottant, houseboat, temples.
Moyenne : 40€/jour/pers. (certainement moins en tant normal, je me suis faite arnaquer par une agence).
Vallée frontière, la vallée de la Nubra aux portes de la route de la soie est accessible seulement depuis 1995 par un col de 5400m.
A quelques virages de Leh, les monastères blancs veillent sur la vallée de l’Indus et le calme toujours, appuie les lumières de l’Himalaya.
Le trek de Digar-La, hors des sentiers battus, traverse le col de Digar-La qui relie les vallées de l’Indus et de la Nubra.
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