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« Telle est sans doute la meilleure définition de la route de la Soie, ce chemin initiatique et mercantile : la philosophie du rendez-vous, l'émergence d'un esprit vagabond. »
Olivier Weber
Interdite d’accès jusqu’en 1995 à cause de sa proximité avec la Chine et le Pakistan et ses conflits encore ouverts, la vallée de la Nubra est une vallée très fertile et l’une des plus belles vallées du Ladakh.
Elle fait partie de l’ancienne route de la soie et est connue pour faire se rencontrer des monastères, des sources de soufre, des dunes de sable, des chameaux et un combo unique de montagnes, de rivières et de déserts. La chaîne de montagnes du Karakoram et la vallée se mêlent pour créer un paysage grandiose entre désert et cultures, à une centaine de kilomètres seulement du célèbre K2.
La vallée de la Nubra est également la voie d’accès au glacier de Siachen, le champ de bataille le plus haut et le plus froid du monde entre l’Inde et le Pakistan, à plus de 6000 mètres d’altitude et où la température descend sous les -60 degrés en hiver. Il faut un permis spécial pour y accéder.
Pour rejoindre la vallée de la Nubra, il faut d’abord passer le Khardung La Pass. C’est une succession de lacets menants à un col culminant à 5390 mètres d’altitude mais déclaré à 5603 pour être le col carrossable le plus haut du monde. Ici, l’armée indienne a implanté une base militaire et de télécommunication pour surveiller les vallées alentours. Le vent souffle fort et la respiration est diminuée par le froid et par l’altitude.
Ici comme dans toute la région himalayenne, les drapeaux à prières flottent au vent pour répandre au monde les prières des bouddhistes tibétains. Le vent qui souffle caresse au passage les formules sacrées imprimées, pour les disperser dans l’espace et les transmettre aux dieux et à tous ceux qu’il touchera dans sa course. Un souffle coloré pour répandre l’espérance.
Bleu pour l’espace et la voûte céleste (Akashpura), blanc pour l’air, le vent ou les nuages (Vayapur), rouge pour le feu (Agnipura), vert pour l’eau (Nagpura) et jaune pour la terre (Vasupara).
Le paysage grandiose se cache en contrebas. Les cimes et glaciers s’entremêlent sur des falaises escarpées pour, ensuite, plonger vers Leh au Sud et la vallée de la Nubra au Nord. Cette dernière apparaît timidement pour, après quelques virages, se dévoiler dans toute sa splendeur.
Laissez-moi vous définir le mot grandiose. Alors que la route descend en serpentant vers la vallée, passant de 5400 à 2300 mètres d’altitude, la respiration redevient régulière et soudain la voilà, la vallée de la Nubra. La rivière a creusé sont lit pour laisser la place à une large vallée. Autour, les hauts sommets de l’Himalaya contrastent avec le plat du vallon. Les arbres verdissent les parcelles, redonnant vie à cet endroit que l’on pourrait croire aride.
Le verger du Ladakh se tient là, bien caché où personne ne l’aurait soupçonné, à la frontière avec la Chine et le Pakistan.
Après une dizaine d’heures de route sur des pistes chaotiques, nous arrivons enfin à Diksit. Nous sommes accueillis par un énorme Bouddha de 32 mètres de haut pour le monastère le plus grand et le plus ancien de la vallée. Il ne se passe pas grand chose dans ce village, mais il est le premier point vivant dans cette vallée. Et le paysage autour, unique, dont jamais on ne se lassera.
A quelques kilomètres de Diskit, le sol rocailleux laisse place à des dunes de sable fin. Le désert de haute altitude de Hundar, curiosité inattendue des lieux. Les dunes de sable entourées de montagnes aux cimes enneigés, un délicat mélange de sérénité et de nature sauvage isolé du reste du monde.
Au milieu de la vallée de la Nubra, les chameaux de Bactriane sont là comme des vestiges vivants du passé, au temps où Hundar était une étape importante de la route de la soie. Les commerçants des pays d’Asie centrale utilisaient ces chameaux robustes pour se rendre de la Mongolie au Ladakh et y transporter des étoffes et des épices. Grand nombre de ces chameaux ont été abandonnés dans la vallée de la Nubra lors du déclin de la route de la soie.
Nous partons ensuite vers Turtuk, dernier village le plus au Nord du Ladakh. C’est un petit village accessible uniquement à pieds qui est séparé entre Inde et Pakistan. A la frontière, un champ de mine sépare le village en deux. Contrast avec Leh et la vallée. Les gens sont musulmans et plutôt traditionalistes bien appuyés si l’on en croit les banderoles noires et les slogans un tout petit peu extrémistes assortis aux drapeaux noirs et aux voiles intégral des femmes et enfants. Chacun sa culture me direz-vous.
Avant 2010, le pittoresque village était interdit d’accès par le gouvernement indien. Turtuk a été annexé par le Pakistan lors de la partition en 1947 mais a été repris par l’Inde lors de la guerre indo-pakistanaise de 1971. C’est le seul village de l’Inde qui compte une population baltie, un groupe ethnique d’origine tibétaine et darde (bergers tibétains).
Les paysages de la vallée de la Nubra sont incroyables. Ces étendues désertiques surplombées des plus hauts sommets du monde (le K2 n’est pas très loin au nord), la vallée verdoyante aux abords de la rivière serpentant dans cette zone aride dont on se demande quels êtres vivants survivent dans ces paysages dont les falaises rocailleuses ferment l’horizon, la poussière et les routes qui n’en sont pas.. encore une expérience unique marquée par la beauté de chaque battements de cils.
Diskit :
Logement : Kharchung Guest House. 11€. Chambre double, salle de bain privée, restaurant
A faire : Monastère de Diskit
Moyenne : 13€/jour/pers.
Hundar :
Logement : Olgok Guest House. 27,50€. Chambre de 5, salle de bain privée, restaurant
A faire : Désert d’Hundar & safari en chameau, Turtuk, musée de l’habitat, frontière indo-pakistanaise, vue sur le K2 (par beau temps)
Moyenne : 30€/jour/pers.
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